En 2016-2017, 300 815 enfants handicapés ont été scolarisés dans les écoles et établissements relevant du ministère de l’Éducation nationale (public et privé) : 172 145 dans le premier degré et 128 670 dans le second. Soit une augmentation de 7,5% par rapport à 2015-2016. Pourtant, à chaque rentrée, le même scénario pour des centaines, peut-être même des milliers, d’entre eux stoppés aux portes de l’école ordinaire. Des dysfonctionnements en tous genres laissent leurs parents dans le plus grand dénuement. Une enquête réalisée par la CNSA à l’été 2017 auprès de l’ensemble des MDPH a montré que de nombreuses décisions sont trop tardivement connues des services de l’Éducation nationale pour permettre une mise en place effective des aménagements le jour de la rentrée, notamment lorsqu’un recrutement est nécessaire.
Une bonne anticipation
Dans ce contexte, la rentrée 2018 sera-t-elle plus sereine ? Sophie Cluzel (secrétaire d’Etat au Handicap) et Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education nationale) lançaient, le 4 décembre 2017, le plan de transformation pour l’école inclusive. Il prévoyait, notamment, une communication constante entre les services de l’Éducation nationale et les MDPH pour anticiper la prochaine rentrée scolaire. Pour ce faire, celle de 2018 se prépare donc dès le mois d’avril via l’implication de trois ministères (Education nationale, Handicap et Enseignement agricole).
Un guide vraiment pratique
Le 11 avril, ils rendent public le Vade-mecum de la rentrée scolaire. Guide à destination des MDPH et des autorités académiques que la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) vient de rédiger (en lien ci-dessous). Approuvé par un panel de professionnels des MDPH ainsi que des autorités académiques, en une vingtaine de pages, il met l’accent sur la coordination, la planification, l’adaptation de l’activité et la communication vis-à-vis de l’école et des familles. Ce guide, volontairement synthétique, sera diffusé prochainement à l’ensemble des acteurs. Il propose de nombreuses pistes, notamment autour du Projet personnalisé de scolarisation qui constitue le document de référence du parcours de l’élève handicapé, et surtout des retours d’expérience.
Une évidente simplicité
Les bonnes pratiques identifiées dans ce guide ont été recensées auprès des MDPH au cours de l’été 2017. Quelques exemples : tous les usagers qui ont fourni une adresse de messagerie reçoivent une alerte mail de la MDPH six mois avant la date d’échéance des décisions, des directeurs d’école en stage au sein d’une MDPH dans le cadre de leur formation, la mise en place d’une procédure accélérée en cas de risque de déscolarisation… « Elles ont parfois fait l’objet de tâtonnements et d’ajustement d’une année sur l’autre avant de produire pleinement les effets attendus », explique le document. « Elles apparaissent parfois d’une évidente simplicité mais les travaux menés avec les correspondants scolarisation ont montré que leur diffusion n’était pas systématique sur l’ensemble du territoire« , conclut-il. L’objectif de ce vade-mecum est donc de contribuer à leur généralisation. Pour de premiers effets visibles dès la prochaine rentrée ?
Emmanuelle Dal’Secco, journaliste Handicap.fr